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Cambodge: «suprême commandant» Hun Sen menace la presse

Au Cambodge, la presse est désormais sommée de gratifier le Premier ministre de l’intégralité de son titre honorifique chaque fois qu’elle citera son nom sous peine de représailles.
 « Le ministère a remarqué que des médias oubliaient d’utiliser le titre » de rigueur, met en garde une lettre du ministère de l’Information distribuée à la presse jeudi.
Le titre « Samdech Akka Moha Sena Padei Techo », qui n’a pas d’équivalent en Français mais qui, selon l’AFP, peut se traduire par « glorieux, suprême et puissant commandant », doit être désormais être accolé à toute référence au Premier ministre Hun Sen.

Jeudi lors d’une rencontre de trois heures avec la presse, Phos Sovan, directeur du ministère de l’Information, a menacé les médias récalcitrants, y compris les médias étrangers exerçant dans le pays, de leur retirer leurs licences ou de prendre « d’autres mesures » à leur encontre s’ils n’obtempéraient pas. Ce titre accordé par le roi Norodom Sihamoni en 2007  est donné « aux grands chefs de la Nation », souligne le ministère, qui a déjà lancé ce rappel à l’ordre à plusieurs reprises.

Ces menaces semblent avant tout s’adresser à la presse d’opposition et à la presse étrangère dans un climat préélectoral de plus en plus tendu. Elles interviennent au lendemain d’une série d’arrestations, de poursuites judiciaires et de menaces contre des opposants, des défenseurs des droits de l’homme et des commentateurs.

 

Krystel Maurice